L’anorexie est un fléau. Elle rêve de ressembler à sa chanteuse préférée, lui aimerait être musclé comme son footballeur favori. La société, mais surtout les réseaux sociaux, ont un impact sur nos enfants. Pour leur image, certains se mettent en danger et sombrent dans l’anorexie. Ce trouble frappe de plus en plus de jeunes.
«Maman, j’aimerais arrêter de manger de la viande», voilà une phrase, a priori banale, qui peut mettre la puce à l’oreille. «Avant, on parlait d’anorexie au moment de l’adolescence, à partir de 12 ans. Désormais, dès 8 ans, certains enfants sont déjà focalisés sur leur image. La faute à une puberté précoce, aux téléphone portables et aux réseaux sociaux, estime le docteur Ghazi Dali, pédopsychiatre au CHL. Rien que sur Tiktok, il existe des défis dangereux.»
Les premiers signes
L’enfant va commencer à supprimer les graisses de son alimentation, certains vont prétendre vouloir être vegans par respect pour les animaux. Petit à petit, la restriction va devenir plus drastique. Le jeune, en majorité des filles, va se mettre à marcher pour aller à l’école, à multiplier les activités physiques. «Sa volonté? Brûler un max de calories.» D’autres mangent et se font vomir en cachette. «Il existe divers processus mais l’objectif est le même: perdre du poids.» Très vite, c’est l’engrenage. Il aura froid aux mains, il sera essoufflé. Pour éviter les remarques, il va enfiler des vêtements plus amples, ne plus se mettre en maillot de bain.

Les conséquences
Un enfant qui mange peu manque d’énergie. «Il est sur une pente glissante. C’est comme lorsqu’on nettoie sa maison. On enlève ce qui encombre, puis on finit par casser les murs. Attention à l’IMC, on a vu des enfants descendre sous le seuil des 13.» Doucement, il va se couper de ses amis. Il ne fera plus de sport, peinera à se lever pour aller en cours. Forcément, il aura des carences. Pour s’en sortir, il faut un soutien: un médecin, voire une hospitalisation. «C’est le cerveau qui contrôle tout. Il a la capacité de bloquer la pensée et de mettre à l’arrêt le reste de l’organisme. Lui se contente de peu pour fonctionner.»
Comment l’aider?

L’anorexie est difficile à combattre. «On a 60% d’échecs dans les cas graves, des risques non négligeables de passage à une forme chronique. On n’est pas dans une addiction comme pour le tabac ou l’alcool mais cela y ressemble, on peut parler d’une addiction au contrôle mais en réalité on est plus dans l’illusion, la personne perdant toute possibilité de s’arrêter.» Pour l’éviter: il faut que les parents veillent. «Sans sombrer dans l’excès: vouloir faire attention à la qualité de sa nourriture ou à l’écologie ne signifie pas être anorexique, c’est là toute la subtilité. C’est l’obsessionnel qui doit alerter.»
Article composé par Sabrina Frohnhofer