Trouble la personnalité borderline chez l’adolescent : trouver la thérapie adéquate

Des enfants à fleurs de peau
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La thérapie comportementale dialectique (DBT – Dialectical Behaviour Therapy), développée en 1970 par une psychologue américaine, Marsha Linehan, donne des résultats encourageants en proposant d’apprendre au patient à mieux réguler ses affects. Rencontre avec le Dr Christopher Goepel, pédopsychiatre au Service National de Psychiatrie Juvénile des Hôpitaux Robert Schuman et Carla Ferreira, psychologue au Service National de Psychiatrie Juvénile des Hôpitaux Robert Schuman (HRS), tous deux spécialisés en DBT.

Les symptômes possibles sont une instabilité émotionnelle marquée par une impulsivité, un sentiment chronique de vide et d’ennui, des modes de relation instables et intenses caractérisées par l’alternance entre les positions extrêmes d’idéalisation excessive et de dévalorisation. D’autres maladies peuvent être associées au trouble borderline telles que la dépression, les troubles anxieux, le TDAH, les troubles psychiques post­traumatiques…).

«Les patients qui souffrent du trouble de la personnalité borderline sont constamment à «fleur de peau»; ils ressentent les émotions plus profondément et plus longtemps que la moyenne. Leurs efforts pour tenter de calmer leurs émotions peuvent mener à des comportements autodestructeurs (assuétudes et dépendances, anorexie, boulimie, hyperphagie, tentatives de suicide, automutilations…). Ces comportements fonctionnent au début, mais ils peuvent provoquer par la suite une phase de culpabilité et de honte qui peut engendrer à son tour une nouvelle phase de comportements impulsifs. Souvent conscients de l’instabilité de leurs affects, ces patients vivent dans une grande souffrance émotionnelle.», nous explique Carla Ferreira.

La prudence reste de mise pour établir le diagnostic

Le diagnostic de trouble de la personnalité borderline est posé à l’issue d’un entretien avec l’adolescent et sa famille, avec à la clé une proposition de traitement, médicamen­teux et/ou psychothérapeutique. «Nous restons cependant très prudents quant à l’utilisation d’un tel diagnostic pour des jeunes âgés de moins de 17-18 ans. Dès l’âge de 14-15 ans, de nombreux adolescents présentent déjà des signes latents d’un trouble borderline. Pour certains, ces symptômes peuvent très bien n’être que passagers et finalement se normaliser. Pour d’autres, le trouble s’installera progressivement et durablement. Pendant la période de l’adolescence, l’évolution reste toujours difficile à prévoir. Plusieurs facteurs interviennent: les capacités cognitives de l’adolescent, l’influence de son entourage, des facteurs psychosociaux. C’est pourquoi une détection des premiers signes annonciateurs du trouble borderline et une intervention précoces auront un effet positif quant à l’évolution des symptômes.», tient à préciser le Dr Goepel.

Nous intervenons auprès des familles afin qu’elles puissent déculpabiliser, faire preuve de compréhension, et nous leur donnons des outils pour établir des relations plus saines avec leur proche.

Spécificités de la prise en charge 

Plusieurs objectifs orientent la prise en charge :

• Gérer le patient en situation de crise.

• Améliorer la motivation du patient au changement.

• Accompagner et éduquer la famille.

• Acquérir et développer les compétences du patient pour une régulation émotionnelle plus efficace et des relations interpersonnelles plus équilibrées (famille, école…). 

• Diminuer les comportements autodestructeurs.

• Limiter les abandons de traitement, la durée et le nombre d’hospitalisation en psychiatrie.

Les stratégies thérapeutiques de la DBT incluent: une analyse comportementale des comportements inadaptés, l’apprentissage d’habiletés pragmatiques, la gestion des imprévus et du stress, la gestion de la stabilité émotionnelle, l’acquisition d’un sentiment de sécurité, l’amélioration de l’estime de soi et de la confiance en soi, la réduction des comportements autodestructeurs. La prise en charge est assurée par une équipe pluridisciplinaire composée de médecins, de psychologues, d’infirmiers, d’éducateurs, tous formés et spécialisés en DBT. Carla Ferreira: «Notre équipe pluridisciplinaire propose une prise en charge globale avec psychothérapie en groupe, psychothérapie individuelle et consultation par téléphone. La thérapie comportementale dialectique vise l’apprentissage de compétences pour apprendre au patient à s’autogérer lorsqu’il ressent une tension extrême, et qu’il ne se sente pas démuni. Au sein de notre service, les patients apprennent tout d’abord à se connaître. Pour cela, nous mettons en place des séances de mindfulness, nous leur proposons d’utiliser des échelles d’évaluation de la tension corporelle et d’apprendre à utiliser adéquatement leurs compétences en fonction de ce qu’ils ressentent. Nous leur rappelons que les comportements autodestructeurs ne sont certainement pas des compétences, et nous leur proposons plutôt d’avoir à portée de main un coffre d’urgence contenant une liste de compétences (regarder une photo, jouer avec un élastique…) qu’ils peuvent utiliser dans le service de psychiatrie mais aussi à tout moment dans un environnement extérieur (en famille, à l’école…).»

Le trouble de la personnalité borderline requiert l’instauration d’un traitement sur le long terme.

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