Blasphémer, dire des gros mots… Le Capitaine Haddock et Donald Trump en savent quelque chose : dire des jurons, proférer des insultes soulage. C’est pourtant mal vu et interdit aux enfants…
Distinguons insulte, juron et blasphème
Le gros mot est conservateur : on insulte quasiment de la même façon qu’au 19ème siècle. Ce qui évolue, en revanche, c’est le contexte dans lequel il est utilisé.
L’insulte en général s’adresse à quelqu’un et nous permet d’extérioriser et de nous libérer de nos émotions comme la colère, la joie, la surprise, le bonheur. Les jurons eux, sont plus insidieux car ils nous échappent en général et sont plus spontanés et moins réfléchis. A ne pas confondre avec le blasphème qui est une insulte qui s’adresse à Dieu.
Une décharge mentale
L’injure provoque une poussée d’adrénaline. Elle engendre une certaine excitation et augmente notre rythme cardiaque. En bref, elle s’empare de nos contrariétés, ce que l’on tait au fond de soi, et élabore une sorte de réponse émotionnelle à partir de tout cela. Comme une délivrance qui se résume parfois en un seul mot, c’est puissant, libérateur !
Le linguiste Gilles Guilleron consacre un dictionnaire aux noms d’oiseaux, à qui il trouve des vertus. Selon lui « ils désinhibent et canalisent l’agressivité. » Ce professeur agrégé de lettres considère les noms d’oiseaux comme des trésors de la langue française pleins de qualités.
Les vertus de la grossièreté
Nous dirons que c’est toujours mieux que de mettre ses gants de boxe. Le gros mot permet de verbaliser notre agressivité. Même si certains diront le contraire, il montre notre maîtrise de soi. Dire des gros mots soulage et fait du bien.
C’est l’art du raccourci car cela vaut parfois mieux qu’un long discours. Certaines personnes disent des gros mots pour le plaisir de la transgression…
Le modèle du genre
C’est bien évidemment le Capitaine Haddock colérique chronique sorti tout droit des aventures de Tintin capable de s’emporter sans retenue.
Le livre d’Albert Algoud L’intégrale des jurons du Capitaine Haddock est l’encyclopédie des jurons du Capitaine.
C’est frais, drôle et instructif car le Capitaine n’est jamais vulgaire, seulement grossier.
Qu’en pense Paul Rauchs ?
Paul Rauchs exerce la psychiatrie et la psychanalyse à Luxembourg. Il cite Brassens qui a chanté « J’suis le pornographe du phonographe » et « La ronde des jurons » et avouons que ces deux chansons nous font bien sourire.
Paul Rauchs nous disait qu’effectivement, jurer peut faire du bien et peut être très jouissif car libératoire.
A ne pas confondre avec le syndrome Gilles de la Tourette où les personnes atteintes de cette névrose obsessionnelle ont des tics dont une compulsion à prononcer des suites de gros mots.
Son dernier ouvrage en date
Avez-vous connaissance du dernier livre de Paul Rauchs. Nous en parlons ici.
Article écrit en collaboration avec le Dr Paul Rauchs
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