C’est la hantise des parents, mais le refus alimentaire est courant chez les enfants de moins de 24 mois. Comment faire pour diversifier les repas et éveiller leurs papilles? Angélica Aque a quelques ingrédients pour vous.
Le refus alimentaire…
Après la période de l’alimentation exclusivement lactée arrive le temps de varier les plaisirs dans l’assiette: «c’est l’heure de la diversification alimentaire qui commence vers les six mois», rappelle Angelica Aque, consultante parentale au Luxembourg et à Thionville. A cet âge, cette découverte alimentaire est indispensable et généralement l’enfant coopère. Bien souvent la période la plus difficile apparaît entre 2 et 6 ans. Quelques petits tentent de négocier ce qu’ils veulent bien manger. «Ce comportement est courant et fait aussi référence à la phase d’opposition du jeune enfant. Ce temps du repas est un moment délicat qui peut faire perdre patience et apporter son lot de tensions au quotidien.»
Trois ingrédients à ne pas négliger
- Se mettre à table: en éteignant la télé comme le téléphone, mais en créant une ambiance qui peut passer par une petite chanson introductive. «Je préconise d’instaurer des habitudes comme des heures fixes, cela rassure les plus jeunes.»
- Détailler le contenu de l’assiette: manger peut être éducatif et ludique. «On présente un légume que l’on fait goûter. Si ça ne passe pas, on pourra retenter une autre fois sous une forme différente comme la carotte qui peut être en purée, râpée, en bâtonnet, en potage, l’idée étant d’éveiller la curiosité et les sens de l’enfant.»
- Ne pas perdre patience: parfois on préfère se contenter de ce qu’il aime manger pour limiter les conflits. «C’est une erreur. Petit, l’enfant enrichit sa bibliothèque des saveurs, comme nous adultes. Nous consommons aujourd’hui des aliments qu’on boudait avant.» Et de poursuivre: «On ne fait pas de chantage affectif ni de comparaison avec les autres membres de la fratrie, il est essentiel que le repas soit un moment de plaisir et non une corvée.»
Quelques astuces savoureuses
Prenez le temps, trente minutes en moyenne, et si vous le pouvez, mangez avec lui, car il agit par mimétisme, mais ne brûlez pas les étapes : «On commence par du mouliné, ensuite des petits morceaux et je recommande de dissocier les aliments, sans les cacher, de présenter les protéines, les féculents, les légumes.» On peut aussi mettre de la couleur dans l’assiette, car l’appétit vient en regardant!
Les enfants peuvent aider à préparer le repas à partir de vingt mois: «Ils adorent goûter. On peut aussi faire les courses avec eux, voire créer un petit potager, ainsi ils deviendront acteurs et découvriront la transformation des aliments.» Il n’y a certes pas de recette magique, mais n’oubliez pas: pour bien grandir, il faut bien se nourrir.
Article composé par Sabrina Frohnhofer
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