Le courage de ces femmes qui ont dû renoncer à avoir un enfant

Vivre sans enfant non par choix
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Depuis toute jeune femme, Daniela Pfaltz (45 ans) en avait la certitude : elle voulait être maman. Après plusieurs tentatives pour procréer, elle prit la lourde décision d’y renoncer pour son bien-être psychologique. Grâce à un processus de deuil, Daniela vit aujourd’hui plus sereinement sa vie sans enfant.

Son témoignage

Daniela : « J’ai toujours pensé que pour avoir un enfant, cela supposait avoir une stabilité conjugale et financière. Jusqu’à l’âge de 30 ans, devenir maman n’était donc pas ma priorité et je me disais que cela pouvait attendre encore quelques années. Après avoir eu plusieurs relations qui n’ont pas duré, j’ai rencontré mon mari au Luxembourg où je vis depuis 18 ans.

Au début de notre relation, nous avons convenu que plus tard, nous aurions des enfants. Au fur et à mesure que le temps passait, notre relation s’est détériorée et mon désir d’avoir des enfants nous a séparés. J’aurais dû prendre la décision de le quitter après 3 ans de mariage, mais je ne l’ai pas fait par peur de ce que l’on pouvait penser de moi.

J’ai finalement quitté mon mari à l’âge de 36 ans. Nous avons divorcé en avril 2013, et au mois d’août 2013, j’ai reçu le diagnostic d’un cancer du sein. La première question que j’ai demandé à mon oncologue, c’était de savoir si j’allais pouvoir devenir maman. Cette question m’obnubilait, à tel point que je n’avais pas pris conscience au début que si je ne faisais pas de chimiothérapie, ma vie était encore plus en danger. Le médecin m’a répondu très honnêtement qu’il ne pouvait pas me donner de garantie sur la préservation de ma fertilité. Je fus prise en charge par l’équipe d’onco-fertilité du CRG, le centre de fertilité de l’UZ Bruxelles, où j’ai réalisé deux cycles de stimulations ovariennes.

Cette traversée du cancer, je l’ai faite seule, dans le sens où j’étais célibataire. J’ai rencontré mon nouveau compagnon qui est papa de 6 enfants en 2016. En janvier 2017, mon demi-frère est devenu papa. C’était très dur pour moi. Je me suis dit : « Pourquoi pas moi ? ». J’ai donc parlé à mon compagnon de mon désir d’être maman. Je suis allée voir mon gynécologue, qui m’a expliqué que la chance que je tombe enceinte était faible vu mon âge (alors âgée de 41 ans).

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À chaque début de grossesse, j’étais heureuse et je gardais toujours espoir de devenir maman. Au bout de la troisième tentative et deux curetages, j’ai pris la lourde décision de tout arrêter pour mon bien-être mental… Ce qui a été un moment très dur pour moi, c’était le 13 décembre 2017 lors de mon dernier curetage. Dans la salle de réveil, on m’avait placée à côté du lit d’une autre femme que les infirmières venaient féliciter pour son accouchement par césarienne. J’ai trouvé cela tellement injuste. Cela m’a beaucoup affectée. »

Son plan B grâce à Gateway Women

Daniela : « J’ai très vite compris que je n’allais pas être en mesure de digérer cette décision toute seule et j’ai commencé à chercher sur Internet des livres sur le sujet de la fausse-couche et de la vie sans enfant. Mon attention été attirée par un titre en anglais écrit par Jody Day « Living the life unexpected ». 12 semaines pour aider à trouver votre plan B, c’était exactement ce qu’il me fallait : un guide pour faire face à toutes les émotions liées à l’état dans lequel je me trouvais.

En lisant les premières pages, j’ai réalisé combien de femmes sont touchées par le sujet de ne pas pouvoir être maman un jour et je me suis retrouvée dans leurs histoires. Cela m’a aidée de me sentir moins coupable et de me pardonner pour les choix que j’avais faits dans le passé. Mon plan B devenait de plus en plus clair car ceci était de pouvoir en parler plus ouvertement mais cela a pris encore plus d’un an pour que je passe finalement à l’acte.

Inspirée par l’évènement « World Childless Week 2020 », j’ai pris contact avec Karin Enfield de Gateway Women et je suis devenue membre de ce network il y a seulement 7 mois. Depuis, je participe régulièrement au Gateway Café sous forme de Zoom et en janvier, j’ai suivi le Reignite Week-end. Les échanges sont toujours très profonds et riches.
Faire partie de ce réseau de femmes m’a donnée beaucoup de réconfort et de stabilité émotionnelle. Mais surtout la force de partager mon expérience ouvertement pour sensibiliser le public, pour détabouiser le sujet et pour encourager celles qui en souffrent en silence. »

Parlez dès le plus tôt possible à votre gynécologue et à votre compagnon de votre désir d’être maman.

Ce que propose Gateway Women

Gateway Women (www.gateway-women.com) est un réseau mondial d’amitié et de soutien pour les femmes sans enfant créé en 2011 par Jody Day. Cette plateforme a une portée active d’environ 2 millions d’utilisateurs à travers le monde et héberge une communauté en ligne privée (authentification par ID) de presque 1000 membres.

À disposition des membres : Blog, Online Community, The Online BEE (programme de 12 mois) et Reignite Weekends (workshops d’un weekend, organisés via ZOOM depuis la pandémie de Covid-19) pour aider les femmes à reprendre leurs esprits et à trouver un plan B (le plan A était : je voudrais être maman / Le plan B est : …), Gateway Gatherings (organisés via ZOOM depuis la pandémie de Covid-19), Vidéos et podcasts, Gateway Women Benelux, Childless Elderwomen.

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Karin Enfield, Directrice des opérations pour Gateway Women, explique : « Nos membres proviennent du monde entier (Canada, Etats-Unis, Australie, France, Allemagne, Belgique, Luxembourg…), et nous sommes heureux de voir que le groupe ne cesse de s’agrandir. Les femmes ont vraiment besoin d’être ensemble, de se connecter en ligne, de parler de leur douleur, de partager leur vécu… Grâce à Gateway Women, les femmes savent qu’elles ne sont pas toutes seules à vivre cette situation.

Actuellement, nous vivons dans une société pro-nataliste. Souvent, la meilleure chose qui puisse arriver à une femme est de devenir maman. Beaucoup de femmes qui n’ont pas d’enfant sans en avoir fait le choix se sentent dès lors exclues de la société. »

Depuis son lancement, l’organisation ne cesse de développer l’offre des services qu’elle propose. L’un des projets prioritaires de Gateway Women est la création de programmes en faveur des femmes âgées qui n’ont pas d’enfant, et qui vivent un second deuil, celui de ne jamais pouvoir être grand-mère. Au moment de la retraite, ces femmes se retrouvent seules si elles n’ont plus leur conjoint ou un aidant proche à leur côté, et appréhendent le jour où elles auront un problème de santé. L’équipe de Gateway Women aimerait également réaliser ce rêve, un jour : organiser un « Gateway Women Festival ».

Parmi les 20% de femmes qui sont sans enfants dans le monde, 90 % le sont indépendamment de leur volonté.

Qui est Jody Day, la fondatrice de Gateway Women ?

Jody Day est psychothérapeute intégrative, conférencière TEDx, fondatrice et ancienne membre du conseil d’administration de Aging Well Without Children et ancienne Fellow en innovation sociale à la Cambridge Judge Business School. Elle est également l’auteure de l’ouvrage «Living the Life Unexpected: Living the Life Unexpected: How to Find Hope, Meaning and a Fulfilling Future Without Children» (Bluebird / Pan Mac: 2e éd, 2020).

Article écrit par Céline Buldgen en avril 2021.

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