La boxe fait partie des activités tendance. Etonnement, au Luxembourg, peu de femmes osent la pratiquer. Caroline André, championne du monde, a ouvert un club à Differdange en 2019. Mais les demoiselles semblent bouder la discipline anglaise mais aussi thaïlandaise. Pourtant, c’est hyper complet. On fait le « poing ».
Alain Back est le président du club de boxe de Dudelange, un des plus anciens du Luxembourg. Il ne s’en cache pas, les femmes sont rares dans la discipline au Grand-Duché contrairement à la France. Dans sa structure, plus aucune pratiquante. A Differdange, un club a vu le jour il y a trois ans. Et c’est une championne de boxe anglaise qui a voulu le créer. Caroline André a goûté sur le tard à la discipline.
« J’avais 27 ans, je faisais déjà du sport. Je suis dans la police. Pour moi, c’était un nouveau challenge. » C’est à Dudelange puis à Rumelange qu’elle a fait ses armes contre des hommes, ses homologues étant rares. Pour elle, ça a été la révélation. Elle s’est entraînée par convictions enchaînant les combats et les titres dont un mondial en 2019.
Un sport plein d’a priori
La boxe anglaise est réputée, en compétition, pour être violente. Caroline André confirme : « J’ai eu de nombreuses blessures dont une fracture au visage, mon nez a été cassé plusieurs fois. » Dans son club de Differdange, un des huit référencés par la Fédération de boxe anglaise, ils sont 50 adhérents dont sept femmes seulement.
« On a mauvaise réputation. Ce n’est pas de la self défense. On bosse son cardio, sa technique, sa frappe. Nous, on se concentre sur la boxe anglaise, celle avec les poings. » Même constat à quelques kilomètres de là, à Luxembourg-ville, chez Jims fitness où Daniel et Sok-Hane Giallombardo enseignent la boxe thaï depuis cinq ans. « Il existe dix clubs au Luxembourg. Ici c’est surtout du loisir. Nous avons une centaine de pratiquants dont dix femmes de façon régulière. Ça a l’air violent, pourtant, n’oublions pas que la boxe thaï est avant tout un art martial. »
Mais un sport hyper complet
Pour monter sur le ring, il faut s’entrainer, se muscler. « On enchaîne les squats, les abdos, les tractions, c’est hyper physique et complet », souligne Caroline André. « Ca défoule, assure Sok-Han originaire de Hong-Kong. Mais il y a aussi du respect, de la discipline et ça tonifie le corps. En prime, on perd du poids car c’est hyper cardio. » A Differdange comme à Luxembourg, il y a des sacs de frappes, des tatamis.
« On vient avec un short et un t-shirt, on prête les gants aux débutants. La technique s’apprend au fur et à mesure. » Toute séance commence par un échauffement, « on saute à la corde, on fait monter le cardio », résume Dan, qui est également arbitre international. Puis la phase combat est lancée. La séance s’achève par des étirements. « Ce sont des cours mixtes. Il y a du contact, c’est vrai. Mais il faut venir sans a priori, surtout ne soyez pas effrayées, mesdames. »
Une progression rapide
Les techniques de la boxe s’acquièrent rapidement. « Si on s’entraine trois fois par semaine, qu’on est assidu, on peut espérer avoir des résultats au bout de six mois », concèdent Dan et Alain. Mais, il faut être régulier. Des cours quotidiens, par niveaux, pour les débutants comme les plus avancés sont dispensés à la salle de fitness Jims.
Gagner en visibilité
Etonnement, ce sont les enfants, âgés de 8 à 14 ans, qui sont les plus attirés par la boxe. « Nous avons la chance d’avoir un super entraineur, souligne Caroline André. Il s’agit de Toni Tiberi. Les cours rassemblent filles et garçons, pour les petites c’est top. Elles vont apprendre à esquiver, à prendre confiance en elles. On est dans le loisir, plus que dans le combat à cet âge-là. »
A Differdange, le samedi, c’est cours seniors. Et ça plaît ! « On a un groupe pour les plus de 60 ans. Il suffit d’un certificat médical. » La discipline permettrait d’améliorer la coordination, la concentration, le bien-être, l’énergie, « et les bienfaits contre la maladie de Parkinson sont prouvés ».
Des interventions dans des clubs ados et des maisons des jeunes sont également proposées pour faire connaitre la boxe. « C’est excellent pour apprendre à se canaliser, affirme Sok-Hane, on n’est pas là pour faire la bagarre, par contre on peut acquérir des techniques pour se défendre si besoin. »
Et régulièrement des galas et des compétitions sont organisés comme à Dudelange, le 19 mars dernier. « On participera à la Nuit du sport les 14 et 15 mai à Differdange, invite Caroline André. Plus on est visible, plus on fait connaitre la discipline. J’ai vraiment envie de transmettre. De mettre le pied à l’étrier. J’ai un seul regret : avoir commencé si tard. Pour moi, c’est une vraie drogue.»
Il n’y a pas une boxe mais plusieurs techniques
La boxe française ou la savate boxe : tous les coups de poing classiques sont autorisés tel que le crochet, l’uppercut, les directs, les coups de poings au corps. Les coups de pied sont également permis.
La boxe anglaise : elle sollicite uniquement les poings. C’est la boxe la plus connue et la plus pratiquée, même lors des Jeux Olympiques.
La boxe thaïlandaise ou le muay thaï : elle se pratique avec les poings, les coudes, les genoux, les pieds et la tête. Elle a la particularité de descendre des arts martiaux.
La boxe américaine : ce type de boxe a beaucoup de similitudes avec la savate boxe française. Les coups de poings traditionnels tels que crochet, uppercut sont accordés.
Le MMA ou le free–fight : dans cette variante, beaucoup de coups (pieds et poings) sont autorisés mais une grande différence existe pour cette discipline, c’est le combat au sol. Tout comme la plupart des boxes, il est nécessaire de s’entraîner avec des équipements de protection comme un protège tibias, dents, coquille, des gants de boxe et des mitaines.
Contact
Boxing Club Differdange Asbl – 20, rue Emile mark – L-4620 Differdange
Article composé par Sabrina FROHNHOFER
Lisez nos autres articles relatifs au Sport dans notre rubrique Letz Move.