À l’ère où les Intelligences Artificielles (I.A.) sont de plus en plus présentes dans notre quotidien, elles ont également leur place dans le système de santé, afin de répondre à des besoins et des enjeux médicaux. Le robot émotionnel en est un très bon exemple.
L’augmentation du nombre de cas de troubles psycho-comportementaux chez les plus de 65 ans ces dernières années a nécessité la mise en place de solutions adaptées, tant en direction des patients que de leur famille ; c’est pourquoi une Unité Cognitivo-Comportementale des Hôpitaux Robert Schuman (HRS) a été ouverte à la Clinique Sainte Marie à Esch-sur-Alzette en 2018.
Un projet thérapeutique
L’Unité Cognitivo-Comportementale qui compte 15 lits est organisée autour d’un projet thérapeutique articulé en trois axes clés :
- L’adaptation de l’environnement, afin notamment de limiter l’émergence de troubles comportementaux liés à la restriction de libertés (les sorties sont aménagées et sécurisées, l’intimité du patient est respectée, et des activités adéquates lui sont proposées).
- Les soins relationnels, qui s’adressent d’une part aux malades avec des thérapies non médicamenteuses et d’autre part aux familles en détresse.
- Comme l’explique le Docteur De Nadai, « les troubles psycho-comportementaux sont une maladie de la relation, qui génère de la souffrance. En effet, les familles souffrent de la relation avec l’être cher qui se détériore et se détruit, et les proches ont tout autant besoin de soins relationnels pour apprendre à vivre avec le malade. »
- Des traitements médicamenteux adaptés à chaque pathologie, et réévalués en permanence selon le principe du bénéfice versus risque.
Différentes approches relationnelles ont déjà été mises en place au sein de l’Unité Cognitivo-Comportementale, telles la stimulation cognitive, polysensorielle, les activités physiques, la musicothérapie, l’art-thérapie, ou encore la cuisine thérapeutique. Autant d’activités destinées à stimuler le patient et à ralentir la progression de sa pathologie, tout en créant des canaux de communication ; car comme l’a écrit Naomi Feil, gérontologue américaine, auteure de « La Validation », une thérapie par l’empathie qui a pour objectif de maintenir la communication avec des seniors désorientés, « il faut savoir rejoindre le patient là où il se trouve dans son monde avec des moyens adaptés. » C’est dans cet esprit que le Projet PARO vient compléter cette offre.
Le soutien du Lions Club Luxembourg International
Le vendredi 3 décembre 2021, les représentants du Lions Club Luxembourg International ont remis un chèque à l’Unité Cognitivo-Comportementale, symbolisant leur soutien financier dans l’acquisition d’un robot émotionnel PARO.
Après avoir entendu parler du projet PARO par l’un de ses membres, et après avoir rencontré le Docteur De Nadai qui a pu leur exposer le projet d’acquisition d’un robot émotionnel, le Lions Clubs, le plus grand club philanthropique au monde, a souhaité financer le projet.
Grâce à ce soutien, l’Unité Cognitivo-Comportementale compte désormais un membre de plus dans son équipe : un phoque PARO !
Qui est le phoque PARO ?
PARO est un robot émotionnel d’assistance thérapeutique qui permet de véhiculer les bienfaits de la thérapie animalière auprès de personnes souffrant de troubles du comportement et de la communication, ou bien de déficiences motrices et sensorielles.
Ce robot a fait l’objet de dix années de recherche au Japon, et a obtenu de nombreuses validations, appuyées notamment par plusieurs études de validation clinique. À l’heure actuelle, près de 6.000 robots PARO sont répartis dans plus de trente pays du monde.
Alors que l’utilisation d’un véritable animal est difficile à mettre en place dans le milieu médical, un robot émotionnel peut aisément apporter les bénéfices recherchés au travers de sa forme, de ses traits et de ses mouvements.
Le phoque a cette particularité d’inspirer l’innocence et la confiance, en plus d’être moins connu du grand public (contrairement au chien ou au chat par exemple). Sa texture (il est recouvert d’une fourrure synthétique à fibres bactéricides et fongicides) et sa taille permettent aux patients de le serrer dans leurs bras, tout en ayant la possibilité d’interagir avec lui. Son I.A. et ses nombreux capteurs ont été développés pour qu’il puisse réagir aux stimuli extérieurs, de plus il possède sept moteurs pour bouger la tête, cligner des yeux, remuer la queue et actionner ses deux nageoires latérales. Il peut ainsi communiquer des émotions telles que la joie, le mécontentement ou la surprise.
Un robot émotionnel, pour quoi faire ?
Le phoque PARO s’inscrit dans une démarche de création de bien-être dans un cadre non médicamenteux. Si les autres activités proposées par l’Unité Cognitivo-Comportementale amènent une amélioration de la qualité de vie du patient en le reconnectant à des situations inspirées du quotidien (l’art, la musique, la cuisine, le sport…), le phoque apporte un moment de bien-être affectif.
Comme l’explique le Docteur De Nadai : « le phoque PARO a un rôle d’objet transitionnel en rassurant la personne et en calmant son angoisse. Il a un véritable impact sur l’anxiété, l’irritabilité, l’agressivité, la dépression, ou l’apathie, et crée un nouveau canal de communication. »
Contact
Clinique Sainte Marie
7-11, rue Wurth-Paquet
L-4350 Esch-sur-Alzette
(+352) 57123 1
www.hopitauxschuman.lu
Références
Article composé par Suzanne Vanweddingen
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