Le travail des clowns hospitaliers offre une réelle bouffée d’oxygène à ceux qui en bénéficient. Redonner le sourire aux enfants malades, aux personnes âgées ou encore aux personnes défavorisées et isolées: tel est le leitmotiv de ces compagnons de jeux pas comme les autres !
Des clowns professionnels
L’asbl Ile aux Clowns a été fondée au mois de juillet 2013, à l’initiative des Clowns Hospitaliers et de cinq organisations (la Fondation Kriibskrank Kanner, KPMG, Clifford Chance, Help « Aide et soins » et Servior).
Aujourd’hui en 2021, 9 clowns hospitaliers professionnels sont actifs dans tous les services pédiatriques des différents hôpitaux du pays… à titre gratuit. Chacun d’entre eux a suivi des formations et suit toujours des formations continues pour pouvoir prodiguer son art en fonction des spécificités du milieu hospitalier (respect des principes d’hygiène, prise en charge d’un enfant gravement malade ou en fin de vie). « Forts de leur expérience et compétences, nos clowns maîtrisent leur métier et savent s’adapter à différents lieux et types de personnes en difficulté. Ils n’endossent pas le costume de thérapeute, mais travaillent en complète synergie et confiance avec le personnel soignant des structures qui les accueillent », souligne Eric Anselin, directeur de l’association Île aux Clowns.
Des visites gratuites
La rencontre entre les enfants gravement malades et les clowns se fait soit en milieu hospitalier, soit à domicile. Cependant, le lien initial est toujours créé à l’hôpital. C’est à ce moment-là que l’on détermine si l’enfant a besoin d’une visite régulière ou non des clowns. Il faut savoir que la Fondation Kriibskrank Kanner ou l’infirmière du service pédiatrique sert à chaque fois de lien entre l’enfant et les clowns.
Les clowns interviennent très régulièrement auprès des enfants des structures ci-dessous :
- deux visites/mois au siège de la Fondation Kriibskrank Kanner,
- une visite par semaine au Centre Hospitalier Emile Mayrisch à Ech-sur-Alzette (CHEM),
- une visite par semaine en pédiatrie à l’Hôpital du Kirchberg,
- deux visites par semaine à la Kannerklinik du Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL). Notons que la Kannerklinnik est le plus grand service de pédiatrie du pays. La majorité des enfants gravement malades y sont regroupés.
« Nous offrons nos visites à des enfants de tout âge. Actuellement, nos clowns rendent aussi visite également à des adolescents au Rehazenter. Nous ne faisons pas de différence d’âge dans nos bénéficiaires, mais, à chaque fois, nos clowns vont adapter leur approche », indique Eric Anselin.
Activités clownesques
Les activités des clowns répondent aux besoins psycho-sociaux de l’enfant malade et de sa famille. C’est pourquoi, ceux-ci choisissent chaque activité ludique (musique, improvisation…) en fonction des attentes du bénéficiaire. « Dans certaines situations, l’enfant a simplement besoin de s’exprimer. Le clown prête alors une oreille attentive. Son rôle n’est pas de juger ou de conseiller. S’il le désire, l’enfant peut pleinement s’investir dans le jeu du clown. Il peut devenir metteur en scène, comédien, ou être simple spectateur. Sa participation aux activités ne lui est jamais imposée. », précise Eric Anselin.
Et il ajoute : « Nos clowns donnent une place importante au jeu d’improvisation, qui offre la possibilité à tout un chacun de se prendre au jeu (bénéficiaire, parents, fratrie…). On constate que les interactions improvisées apportent plus de bénéfices que des interventions écrites d’avance »
Briefing avec l’équipe médicale
Les clowns travaillent toujours en binôme et en complémentarité des équipes soignantes. La signature d’une convention avec le service de pédiatrie est obligatoire. Cette convention est d’ailleurs le point de départ de leur collaboration. L’infirmière-référente fait ensuite un briefing aux clowns en énumérant les différents bénéficiaires potentiels et en expliquant leur état de santé.
Eric Anselin souligne : « Nous avons des échos très positifs de la part du personnel médical. En effet, il n’est pas rare que les clowns se retrouvent confrontés à des situations difficiles et délicates. Une personne peut, par exemple, refuser de parler avec l’équipe soignante parce qu’elle n’est pas d’accord avec celle-ci ou avec la vie qu’on lui impose ou qu’elle se voit imposée. La présence du clown peut justement aider la personne à s’exprimer ou à se sentir écoutée.
Il peut aussi arriver que certaines personnes en fin de vie aient du mal à lâcher prise et à communiquer parce qu’elles se savent mourantes. Encore une fois, la présence du clown peut servir d’intermédiaire entre la personne en fin de vie, ses proches et l’équipe soignante. La présence d’un clown déclenche toujours une réaction. En effet, même lorsque la personne ne souhaite pas rencontrer nos clowns, elle affirme son point de vue. C’est important, car, face à un traitement médical, le patient ne peut pratiquement jamais prendre position »
Des clowns guérisseurs ?
Des études scientifiques ont pu démontrer que le rire pouvait diminuer le sentiment de la douleur grâce à la libération d’endorphines. La prise d’analgésiques (antidouleurs) a pu être fortement diminuée grâce aux interventions des clowns hospitaliers.
L’asbl Ile aux Clowns, c’est…
- 1 responsable, 1 employé administratif et 9 clowns hospitaliers
- 28 structures visitées en 2021
- Près de 10.000 bénéficiaires visités chaque année (enfants et adultes)
Infos
« Les ressources financières de l’Association proviennent uniquement de dons de particuliers ou de structures luxembourgeoises (entreprises, écoles, communes, …). L’association étant reconnue d’utilité publique, chaque don est fiscalement déductible.
Contact
ILE AUX CLOWNS
61, rue Vauban, L-2663 Luxembourg
Tel: +352 27 47 82 90
Email: info@ileauxclowns.lu
Site : www.ileauxclowns.lu
Pour soutenir l’Ile aux clowns
- IBAN: LU36 0019 4155 3263 5000
- BIC: BCEELULL
Article composé par Céline Buldgen
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