Dépendance affective : la reconnaître et s’en libérer

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La dépendance affective est très difficile à vivre pour la personne qui en souffre et son entourage. C’est pourquoi elle doit être prise très au sérieux. Céline Domecq, thérapeute à Steinfort, va nous parler des signes révélateurs de la dépendance affective, du rôle majeur de l’attachement insécure dans son apparition ainsi que des clés pour s’en sortir. 

Dans la relation amoureuse, la dépendance affective se caractérise par un manque d’autonomie, avec un besoin vital pour la personne qui en souffre d’avoir à ses côtés la personne qu’elle aime. En l’absence de l’être aimé, la personne dépendante affective vit donc une réelle souffrance psychique qui, très souvent, peut conduire à de l’anxiété chronique, voire même à une dépression. « La dépendance affective n’est pas le ressenti de l’absence ou le manque de la personne, mais la souffrance que ce manque crée souvent amplifié par le fait de ne pas avoir des nouvelles. On entendra souvent les personnes dépendantes affectives dire : « Je ne suis pas capable de vivre sans lui/sans elle », « Je ne suis rien sans l’autre ». Ce sont des personnes qui vont vouloir se « sacrifier » en permanence pour l’autre, quitte à s’oublier totalement. Leurs émotions, leurs paroles, leurs comportements seront toujours contrôlés. », nous explique Céline Domecq.

Notons également que les personnes dépendantes affectives chercheront à être en couple constamment, même si elles doivent vivre dans une relation destructrice. Quant aux ruptures, elles vont être vécues de manière très dramatique. 

Jalousie ou dépendance affective ?

Ne pas pouvoir passer une journée sans demander à son (ou sa) partenaire des nouvelles est un exemple classique de dépendance affective au sein du couple.

Céline Domecq commente : « Prenons l’exemple d’une épouse qui sait que son mari est au travail et qu’il ne peut répondre à son GSM. Elle se trouve chez elle et ne se sent pas bien. Elle va l’appeler 1 fois, 2 fois, 3 fois, 4 fois alors qu’elle sait bien qu’il ne peut pas décrocher. Typiquement, elle va lui dire ensuite : « Oui, mais tu ne m’aimes pas. Tu ne fais pas assez attention à moi. ». Ce type de comportement peut être mis sur le compte de la jalousie, mais il va falloir nuancer : est-on vraiment sur de la jalousie ou est-on plutôt sur de la dépendance affective avec un besoin d’être rassuré de l’amour de l’autre ? ». 

Femme, homme : voit-on une différence ? 

Les statistiques et les études le prouvent : la dépendance affective touche autant les femmes que les hommes. Ce qui diffère, par contre, c’est le comportement adopté en fonction du sexe de la personne car tout est une question de rapport aux émotions. Souvent, les femmes sont plus sensibles et acceptent plus facilement leurs émotions. La dépendance affective peut provoquer de la jalousie chez les femmes. Leurs demandes peuvent être formulées ainsi : « Regarde-moi », Pense à moi ». Chez les hommes, la demande va être totalement différente et beaucoup plus perceptible (« Qu’est-ce que tu fais » ?). Céline Domecq précise : « Un homme ne pourra pas forcément identifier et nommer sa dépendance affective, autant qu’une femme. Bien souvent, il consultera un (psycho)thérapeute pour une autre problématique.»

D’où vient la dépendance affective ?

Lorsque l’on éprouve des difficultés dans ses relations, il est nécessaire d’aller chercher leurs origines dans notre enfance. Bien que toute notre identité se construit à partir de notre enfance, d’autres critères sont à prendre en compte tels que notre culture, le pays où nous habitons ou encore l’environnement social dans lequel nous évoluons. Ces critères vont en effet, eux aussi, intervenir dans la façon dont nous nous comportons dans nos relations interpersonnelles. 

Il faut savoir qu’il n’existe pas de diagnostic pour la dépendance affective. C’est pourquoi les personnes dépendantes affectives sont associées à la personnalité dépendante (définie dans le DSM-V – Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) qui trouve son origine dans les troubles de l’attachement, notamment. Céline Domecq : « Souvent, les personnes dépendantes affectives n’ont pas eu une assez grande sécurité affective durant leur enfance. Ce décalage va les amener à recréer une sécurité affective dans leurs relations interpersonnelles plus tard, que ce soit dans le domaine privé ou professionnel. Et il n’est pas rare de voir ce manque affectif comblé par les animaux de compagnie ou les enfants. Par ailleurs, une personne dépendante affective le sera également sur d’autres terrains que les relations amoureuses : dépendance professionnelle/amicale, dépendance aux substances illicites, au tabac, aux jeux vidéos, au téléphone, etc. »

L’attachement insécure

Plusieurs expériences négatives vécues dans l’enfance peuvent expliquer l’apparition d’un attachement insécure à l’âge adulte :

  • Une naissance prématurée (sans peau à peau ou infirmière relais).
  • Une dépression post-partum.
  • Le divorce des parents.
  • Le décès d’un parent.
  • La surprotection maternelle (qui est un facteur de risque important de dépendance affective chez les hommes).

De cet attachement insécure peut découler de nombreuses conséquences :

  • Une mauvaise estime de soi.
  • Un manque de confiance envers autrui, avec une personnalité de type évitante.
  • Une dépendance affective.
  • La peur de l’engagement.
  • La peur de l’abandon.
  • Etc. 

Parce qu’elles s’oublient totalement pour leur partenaire, les personnes dépendantes affectives sont souvent la proie de personnes toxiques. Mais il ne faut pas en faire une généralité pour autant. 

Les clés pour s’en sortir

À présent, découvrons ensemble quelques outils pour sortir de cette dépendance affective. En sachant bien que, plus la souffrance psychique est importante, plus le travail sera long…

L’introspection est un outil efficace pour vous aider à sortir de la dépendance affective, et ce, quel que soit le moyen utilisé. À chaque crise dans le couple, à chaque difficulté relationnelle ou comportement de dépendance affective, prenez le recul nécessaire pour comprendre ce qui vous a amené à adopter tel ou tel comportement.

Il est important également d’acquérir une profonde connaissance de soi. (Quels sont mes besoins ? Suis-je hypersensible ? Est-ce que j’arrive à identifier mes émotions et à les accepter ?, etc.). Pour vous aider à faire ce travail sur vous-même, pensez à lire des ouvrages sur le développement personnel et les émotions. Des outils tels que l’écriture, la peinture et le dessin pourront également vous permettre de libérer vos émotions et de vous exprimer. Céline Domecq conseille : « Apprenez à connaître vos forces et vos faiblesses, et soyez en accord avec qui vous êtes. L’amour inconditionnel de soi et le non-jugement influent positivement la perception que l’on a de soi et des autres. »

Enfin, faites-vous accompagner (seul ou en couple) par un (psycho)thérapeute. Cet accompagnement personnalisé vous permettra de comprendre ce qui est à l’origine de votre attachement insécure et d’obtenir des outils spécifiques pour vous libérer de votre dépendance affective. Céline Domecq : « En consultation, j’utilise énormément la méthode de psychothérapie de Carl Rogers. Celle-ci se base essentiellement sur la découverte des émotions, la parole ou les besoins et croyances qui se cachent derrière la dépendance affective. La relaxation, les thérapies psycho-comportementales et l’EFT (Emotional Freedom Techniques) donnent également d’excellents résultats pour libérer le corps et l’esprit. »

Céline Domecq vous recommande vivement la lecture du livre d’Howard Halpern : « Choisir qui on aime : de la dépendance à l’autonomie ».

L’autonomie – y compris au sein du couple – est la plus belle des richesses que l’on peut se donner.

Source :

Letz be healthy du mois de mars.

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