L’activité physique peut-elle être considérée comme un traitement ? Permet-elle vraiment de réduire le taux de mortalité des patients atteints d’un cancer ? Peut-elle prévenir le risque de rechute d’un cancer ? Il est toujours intéressant de mettre en avant les effets considérables de l’intégration du sport au cœur des soins médicaux.
Cancer et obésité
Ces dernières années, on observe une tendance à la hausse de la sédentarité, notamment dans les pays en voie de développement. Or, on sait que l’obésité peut être un facteur décisif dans l’apparition de certains cancers : endomètre, sein, colon, rein, pancréas, œsophage…
Des données scientifiques provenant d’études animales, effectuées sur des souris et des rats, montrent que la restriction calorique diminue l’incidence des tumeurs induites. A contrario, l’excès calorique augmente le risque et le volume de la tumeur. Par contre, l’activité physique réduirait le risque d’apparition de tumeurs.
D’autres facteurs interviennent également:
- les effets hormonaux. Ceux-ci sont les plus importants. On les retrouve d’ailleurs dans le cancer du sein en post-ménopause ainsi que dans le cancer de l’endomètre. Il existe un net corollaire entre l’obésité et le niveau d’oestrogènes,
- l’insuline,
- l’inflammation,
- le stress oxydatif,
- les effets immunologiques. Rappelons que l’activité physique réalisée avec modération est bénéfique pour le système immunitaire.
Cancer du sein et du côlon
La pratique d’une activité physique après les traitements aurait des effets non négligeables sur le risque de rechute d’un cancer et l’amélioration de la survie des patients. Le taux de rechute du cancer du sein serait diminué de 30% (chiffre variable selon les études de cohortes réalisées). Quant aux cancers coliques, le taux de réduction va même jusqu’à 50%.
Activité physique et fatigue liée au cancer
Quel que soit le type de cancer ou le type de traitement impliqué, la fatigue est l’un des effets secondaires le plus invalidant à long terme. Dès le début du traitement, une majorité de patients présentent une fatigue « poisseuse » au réveil et rarement atténuée par une sieste. Si elle persiste, aucun traitement médicamenteux ne sera efficace. Même les amphétamines ou autres substances similaires… Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’activité physique contribuerait à réduire le taux de fatigue sévère. A condition qu’elle soit faite à distance du traitement administré, c’est-à-dire lorsque la fatigue est considérée comme persistante.
Ajoutons que l’activité physique agit également sur des troubles associés à la fatigue ou voire induits par celle-ci: troubles de la mémoire, dépression, troubles du sommeil…
Renseignez-vous
Plusieurs structures extrahospitalières proposent des activités physiques aux patients oncologiques: le Groupe Sein du CHL, la Fondation Cancer, les Groupes Sportifs Oncologiques (ALGSO), le Centre de réhabilitation du Château de Colpach…