L’approche de la sophrologie au Centre de Traitement de la Douleur du CHL

La sophrologie au CHL
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Le 14 octobre 2019, lors de la semaine européenne de la lutte contre la douleur, l’équipe pluridisciplinaire du Centre de Traitement de la Douleur du Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL) organisa une journée thématique sur la prise en charge de la douleur. L’occasion pour les intervenants d’aborder avec le grand public les différents types de douleur, leur impact physique, les conséquences psychologiques ainsi que les différentes approches thérapeutiques. Nous avons pu interroger Nathalie Herreman, infirmière et sophrologue, sur l’aide précieuse apportée par la sophrologie pour soulager la douleur chronique. 

L’impact de la douleur chronique dans la vie quotidienne de ceux qui en souffrent n’est pas négligeable: insomnie, anxiété, dépression, isolement, répercussions familiales et socio-professionnelles… Pour briser cette spirale infernale, le Centre de Traitement de la Douleur du CHL propose une prise en charge thérapeutique ambulatoire depuis plus de 20 ans. Des enfants, adolescents, adultes sont ainsi suivis chaque année pour soulager diverses maladies douloureuses chroniques (lombalgies, fibromyalgie, migraines, douleurs liées au cancer, neuropathie diabétique…). 

L’objectif du Centre de Traitement de la Douleur est de permettre au patient de vivre au mieux sa douleur, en passant par l’éducation thérapeutique, la gestion et le choix d’un traitement adapté entrainant le moins d’effets secondaires. Outre le traitement médicamenteux (antalgiques, décontractants musculaires…), diverses thérapies non médicamenteuses sont également proposées aux patients pour soulager leur douleur aigüe ou chronique: massages, EMDR, thérapie cognitivo-comportementale, positions de confort, cryothérapie, casques de réalité virtuelle… 

La participation active du patient dans sa prise en charge reste indispensable. 

Vous êtes un partenaire indispensable dans la prise en charge de votre douleur !

Face aux professionnels de la santé, décrivez votre douleur : dites où vous avez mal, quand vous avez mal et comment vous avez mal.

Le rôle de l’équipe soignante est de vous écouter afin d’assurer la meilleure prise en charge de votre douleur. Vos remarques sont donc très importantes : 

  • Dites-leur si le traitement que vous recevez est efficace.
  • Dites-leur combien de temps il a mis pour agir.
  • Dites-leur combien de temps il vous a soulagé.
  • Dites-leur quand la douleur réapparaît.
  • Dites-leur si des effets désagréables surviennent. 

Un conseil : n’attendez pas que la douleur devienne trop intense, il sera alors plus difficile de la calmer.

Sophrologie et gestion de la douleur

La sophrologie est une méthode psycho-corporelle visant à dynamiser de façon positive les ressources de la personne (capacité à se détendre, à gérer ses émotions, à retrouver une estime de soi…) pour atteindre un mieux-être physique et psychique. Elle s’inscrit toujours dans une prise en charge pluridisciplinaire et limitée dans le temps (en général, entre 8 et 10 séances). 

Méthode exclusivement verbale et non tactile, la sophrologie emploie un ensemble de techniques qui vont agir à la fois sur le corps et le mental. Nathalie Herreman : « Au moyen de techniques adaptées – détente corporelle et mentale, relaxation dynamique, exercices respiratoires, accueil des sensations, activation des 5 sens, temporalité – la sophrologie aide à mieux supporter ou réduire la douleur. Elle combine des exercices qui travaillent à la fois sur la respiration, la décontraction musculaire et l’imagerie mentale (visualisation). La sophrologie se pratique, dans un premier temps, seul ou en groupe, accompagné par la voix du sophrologue. » 

En tant qu’infirmière, Nathalie Herreman ne pratique pas la sophrologie découvrante, une forme de sophrologie qui est réservée spécifiquement à une psychologue formée en sophrologie : « Premièrement, déontologiquement, je ne peux pas. La sophrologie découvrante permet au thérapeute d’employer des techniques particulières pour comprendre la ou les raison(s) incriminée(s) dans l’apparition de la douleur chronique. Mais cela signifie aussi que l’on s’immisce dans le passé de la personne. Par contre, je vais largement utiliser la sophrologie recouvrante basée sur la relaxation dynamique qui donne les outils nécessaires au patient pour qu’il puisse se sentir mieux. »

Les 4 grands principes fondamentaux

La sophrologie repose sur les principes suivants : 

L’intégration du schéma corporel : « Ma réalité vécue, je SUIS un corps. » 

La réalité objective : « Les choses sont ce qu’elles sont. »

L’activation du positif : toute action ou pensée positive a des répercussions sur la totalité de l’être. 

L’adaptabilité.

Nathalie Herreman précisa : « La sophrologie est une technique à médiation corporelle. La première étape de la prise en charge consiste donc à faire intégrer le schéma corporel au patient et à lui apprendre à avoir une bonne perception de son corps. Or, on sait que, dans un contexte de douleur chronique, le corps est vécu comme défaillant et pour lequel le patient n’a aucune emprise. Notre rôle, en tant que sophrologue, est de ramener le patient dans une réalité objective et de lui donner la possibilité de lâcher prise et d’apprivoiser sa douleur. Au fil des séances, le patient va reconsidérer son corps dans sa globalité et non le réduire uniquement au symptôme douloureux. A terme, il va pouvoir apprendre à envisager d’autres solutions ou possibilités. »

Les objectifs de la prise en charge

Les principaux objectifs de la sophrologie dans la prise en charge de la douleur chronique : 

  • Quitter le cercle vicieux de la douleur, tant sur le plan physique qu’émotionnel (je subis : stress, focalisation de l’attention, douleur, tensions musculaires) pour le cercle vertueux du confort (je gère : lâcher-prise, relâchement musculaire, apaisement de la douleur, confort). 
  • Apporter un équilibre et une harmonie du corps, des pensées et des émotions. 
  • Favoriser une prise de conscience du schéma corporel pour obtenir un mieux-être physique et psychique, et être capable de prendre de la distance vis-à-vis de la douleur.
  • Permettre au patient d’être à nouveau acteur de sa vie et d’être plus autonome dans la gestion de sa douleur chronique. « A l’aide du sophrologue, le patient crée sa propre boîte à outils afin de réaliser les exercices chez lui entre les séances et après la cure. Après expérimentation d’une technique, nous faisons une phéno-description, c’est-à-dire que le patient va décrire ce qu’il a ressenti : une chaleur, une lourdeur, un fourmillement… S’il ne ressent rien, la technique est abandonnée au profit d’une autre. Il faut savoir que le sophrologue n’est jamais dans l’analyse, ni dans l’interprétation. Son rôle est de se centrer uniquement sur ce que le patient vit et ressent lors de la séance. », indiqua Nathalie Herreman.  

Bon à savoir :

  • Dans la gestion de la douleur, la sophrologie s’utilise tant de manière préventive (p.e. : prévention des troubles musculo-squelettiques) que curative. 
  • La sophrologie agit à la fois sur les symptômes douloureux et sur les facteurs d’amplification tels que le stress, les pensées négatives, les postures inadaptées.
  • La détente, la relaxation, l’écoute du corps permettent au patient de se réconcilier avec son corps et qu’il puisse se rendre compte qu’il n’est pas que douleur. 

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