Lorsqu’on est malade, on fait moins de sport, on mange peu et on est donc plus faible. Pour tenir le cap, Pauline Piperato, diététicienne à Belval et en milieu hospitalier en France, préconise d’adapter son alimentation en misant sur les protéines.
La maladie bouleverse l’organisme et ses besoins énergétiques, mais également les habitudes de vie. C’est inévitable, le cancer est souvent synonyme de perte d’appétit et donc de poids. «Avec le traitement, on se sent moins en forme», admet Pauline Piperato, qui intervient comme diététicienne en milieu hospitalier. Forcément, qui dit perte d’appétit suppose aussi avoir des carences. «Les effets secondaires liés à la chimio et autres soins sont en principe des nausées, des diarrhées, de la constipation», pour y faire face, un seul remède naturel: l’alimentation. Mais les traitements contre le cancer peuvent altérer le goût de certains aliments.
Se faire plaisir
«Contrairement à ce qu’on pense, manger plus ne nourrira pas le cancer.» Le cancer est une maladie caractérisée par la prolifération incontrôlée de cellules, liée à un échappement aux mécanismes de régulation qui assure le développement harmonieux de notre organisme et la coexistence des cellules normales entre elles. En se multipliant de façon anarchique et en modifiant leur environnement, les cellules cancéreuses donnent naissance à des tumeurs qui se développent en envahissant puis détruisant les zones qui les entourent.
Les organes, pour fonctionner, ont besoin de plus d’énergie et de force pour combattre. Le secret? Les protéines. «Contre toute attente, on préconise de manger plus de viande, mais aussi du poisson et des produits laitiers. Il ne faut pas hésiter à ajouter du fromage râpé dans les pâtes, un œuf dans de la purée, car il est essentiel d’enrichir son alimentation si on ne veut pas perdre trop de muscle.» Car c’est un cercle vicieux: moins on s’alimente, plus on risque la dénutrition. «Souvent, une personne trop faible ne pourra pas avoir de traitement et donc ses chances de guérison se verront amoindries.
Une alimentation équilibrée
La bonne nouvelle? «Hormis l’alcool, aucun aliment n’est à proscrire. Ce n’est vraiment pas le moment de songer à faire un régime lorsqu’on souffre d’un cancer.» Et si la maladie se situe au niveau de la bouche ou de l’œsophage et que manger devient délicat, le mieux est d’opter pour une alimentation artificielle, par sonde. «Avoir une alimentation équilibrée peut aider, les protéines végétales sont également recommandées. Et si on a moins faim, je conseille de répartir ses repas en plusieurs collations.»
Bon à savoir
De nombreuses études ont démontré que les sujets consommant davantage de fruits, de légumes, de poisson développaient moins de cancers des voies digestives (bouche, œsophage, estomac, côlon), des voies respiratoires (bronches et poumon) et du pancréas. Il est ainsi recommandé de manger chaque jour entre 400 et 800 g de fruits et légumes varié. Frais, crus ou cuits, ils apportent tous leurs qualités nutritionnelles. En 2019, l’enquête du Crédoc sur les comportements alimentaires des Français a révélé que seuls 42% des consommateurs respectent les cinq fruits et légumes par jour préconisés par le Plan National Nutrition Santé.
Durant la maladie, les fruits frais ou secs riches en fibres facilitent notamment le transit intestinal. Ils favorisent le nettoyage des muqueuses et renforcent ainsi la barrière mucosale protectrice naturellement, tout en aidant à réduire l’inflammation digestive. Ils peuvent diminuer la sensation de sécheresse buccale entraînée par une chimiothérapie. En revanche, le pamplemousse aurait une interaction avec certains médicaments, d’après la Ligue contre le cancer qui a édité une brochure sur l’alimentation.
Contact
Pauline Piperato, – 4 rue Jean-Jacques-Rousseau, Esch-Belval – +352 661 824 454. Prise de RDV sur Doctena
Article composé par Sabrina Frohnhofer
