Après les city-stades et les pumptracks, ce sont les infrastructures de street workout qui fleurissent un peu partout. Les adeptes de gym et de musculation en plein air en raffolent.
Les beaux jours sont là et vous en avez assez du sport en salle? Et si vous vous mettiez au street workout, cette discipline en plein air qui a conquis petits et grands au cours des dernières années. « Le street workout est un sport à mi-chemin entre la gymnastique et la musculation. Mêlant figures de force, de souplesse et d’équilibre, c’est un sport qui se pratique essentiellement en extérieur », détaille Matthieu Wolf, pratiquant depuis sept ans en France et au Luxembourg. « Il s’agit d’unediscipline à part entière, consistant à réaliser des exercices au poids de corps, en milieu urbain, et qui mêle plusieurs pratiques et suppose de bonnes capacités physiques. »
La liberté de s’entraîner
A l’origine, le street workout ou callisthénie – c’est l’utilisation du poids de corps et la gravité pour effectuer des exercices de musculation- consistait à « pouvoir s’entrainer n’importe où et n’importe quand », en utilisant l’environnement extérieur pour y réaliser une multitude d’exercices physiques sans accessoire. Fini les pompes et autres exercices réalisés chez soi, l’entraînement de rue permet de passer à la vitesse supérieure afin d’augmenter sa masse musculaire, de gagner en souplesse, en force et en équilibre. Les principaux outils d’entraînement de cette pratique sont issus du mobilier urbain : bancs, poteaux, barres, barrières, jeux pour enfants… pas besoin d’appareils de musculation ultra sophistiqués et coûteux pour se sculpter un corps d’Apollon.
Sauf que depuis dix ans, le phénomène gagne de l’ampleur et des constructeurs se sont emparés du concept. C’est ainsi que les modules spécifiques ont vu le jour à Paris, Marseille et dans plusieurs grandes villes d’Europe. « Le phénomène gagne de l’ampleur, on trouve des structures à Remich, Dudelange, Esch et même dans les villages. »
Un phénomène communautaire
Plus on s’entraîne, plus on progresse. Et ce tout au long de l’année. « Oui, même en hiver! Le but? Se surpasser. Réussir des figures dynamiques, statiques. On bosse sa musculature. » Par contre pas d’association, ni de club auquel adhérer. Au sein du mouvement, on parle de communauté. « On a des groupes Facebook par lieu pour se retrouver. Car même si ça se veut libre d’accès, il vaut mieux être conseillé pour évoluer et éviter les blessures. »
Il y a donc un côté sociétal au-delà du phénomène de mode. « Pour progresser, comme dans tout sport, il faut écouter son corps. Avoir une hygiène de vie, c’est indispensable. On peut compléter avec de la musculation classique et du cardio. »
Pour débuter, il n’y a pas d’âge. « Tout est question de motivation et d’encadrement. Personnellement, je suis tombé dedans en voyant des personnes faire. Ça m’a donné envie de me lancer. Mais au début, c’est loin d’être évident. Il ne faut rien lâcher et persévérer. Des applications existent pour comprendre quoi faire. Mieux vaut être accompagné. » Par contre, il n’existe pas de réelles formations certifiées pour enseigner hormis quelques-unes en ligne non reconnues. Ce sont souvent des profs de sports qui partagent leur savoir ou des pratiquants chevronnés. « L’activité est sans doute trop récente. »
Une discipline intergénérationnelle
Le street workout s’adresse à tous. Femme, homme, quel que soit votre âge ou votre niveau sportif, il existe toujours une variante adaptée à votre forme du jour. L’objectif est de réaliser des exercices à son niveau, et de chercher à progresser au fil des entraînements. On peut faire des squats, des burpees, des pompes, sauter à la corde puis au fur et à mesure saisir les barres et tenter des figures.
Outre la gratuité de cette pratique urbaine, celle-ci permet l’amélioration de certaines aptitudes physiques. Grâce aux divers ateliers disposés sur les parcours, il est possible de renforcer son endurance musculaire, de gagner en équilibre, coordination, force et souplesse. Ça améliore la flexibilité, l’agilité, la proprioception (ou sensibilité profonde) et la force globale. « C’est un sport complet si on le pratique intelligemment », estime Matthieu Wolf.
Article composé par Sabrina Frohnhofer
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