Les coups de soleil ne sont pas à prendre à la légère. Appuyée par une bande dessinée belge, une campagne européenne a pour ambition de mieux protéger les adolescents du soleil.
Vu que l’on dénombre 46 000 nouveaux cas de cancers de la peau chaque année en Belgique, la prévention reste plus que jamais de mise. Les dermatologues dépistent de plus en plus des tumeurs cutanées parmi toutes les tranches d’âge, y compris les jeunes âgés de 16 à 25 ans. Et ce, alors que les adolescents, justement, ne se protègent généralement pas assez du soleil. Dans le cadre de sa campagne de sensibilisation annuelle, Euromelanoma cible précisément cette génération-là. Le dessinateur de BD Mario Boon y a également contribué en réalisant le roman graphique intitulé Sunny Side Up : Le soleil, un ami dangereux.
Inverser la tendance dès le plus jeune âge
C’est au musée de la BD à Bruxelles que Thomas Maselis, dermatologue et président d’Euromelanoma Belgique, a présenté la nouvelle campagne internationale de prévention du cancer de la peau, qui en est à sa 24e édition. Le slogan « Do you use protection? » est un clin d’œil éloquent à ce groupe cible.
Une étude, menée auprès de pratiquement 400 000 Européens, nous apprend qu’attraper des coups de soleil graves avant l’âge de 18 ans augmente de près de 20% le risque de développer des lésions suspectes à l’âge adulte. Il est ici question des coups de soleil douloureux marqués par une rougeur intense ou par la formation de cloques, qui durent deux jours ou plus.
Lancement de la BD
Afin de sensibiliser la population aux risques liés aux coups de soleil, le dessinateur belge Mario Boon a créé l’histoire Sunny Side Up : Le soleil, un ami dangereux. Un projet qu’il a réalisé non seulement pour le compte de l’ASBL Euromelanoma, mais également en collaboration avec ses membres. La bande dessinée est publiée en français et néerlandais. Il avait déjà illustré une BD portant sur l’importance du dépistage précoce du cancer du côlon.
Nouvelle enquête : le Belge s’inquiète… mais ne change pas ses habitudes
Au printemps, Indiville a été chargé par Euromelanoma de mener une enquête sur les risques que nous prenons avec notre peau avec les coups de soleil. Cette enquête, lors de laquelle plus de 1 250 Belges ont été interrogés, révèle des connaissances médiocres en matière de cancer de la peau et de taches suspectes : seuls 16 % des Belges déclarent savoir comment faut faire attention lors d’un examen de la peau. Le groupe cible des 16-25 ans obtient le plus mauvais résultat avec 11 % : seul un jeune sur dix sait donc comment contrôler sa peau afin de détecter les signes éventuels de cancer.
Il n’empêche que les Belges se soucient de leur santé. Un Belge sur trois s’inquiète de développer par la suite un cancer de la peau. Il est toutefois assez frappant de voir que nous ne modifions pas notre comportement afin de limiter autant que possible les risques :
- Seulement 13 % appliquent toujours suffisamment de la crème solaire, 11 % se couvrent toujours la peau et la tête le mieux possible et 8 % restent au maximum à l’ombre ou à l’intérieur. En revanche, les parents protègent bien leurs enfants : 68 % d’entre eux leur appliquent de la crème lors des journées ensoleillées.
- La fréquence à laquelle nous faisons contrôler notre peau est également faible. Un Belge sur trois (29 %) ne se fait jamais ausculter en vue de détecter des taches suspectes. Par ailleurs, la moitié des belges (50 %) n’a encore jamais consulté un dermatologue afin de faire examiner une tache étrange. Ce sont principalement les jeunes (21 % des 16-25 ans) qui indiquent avoir des taches suspectes, mais ne vont pas les montrer à un médecin. Un Belge sur cinq (19 %) se rend cependant régulièrement chez le dermatologue et un tiers d’entre eux (31 %) en a déjà consulté un 1 fois.
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