Les maladies cardiovasculaires sont encore et toujours considérées comme des maladies masculines. Elles sont pourtant la 1ère cause de mortalité féminine en Belgique et dans le monde, avant le cancer du sein ! La Ligue Cardiologique Belge lance sa campagne de l’été, et appelle les Belges à déconstruire ce préjugé mortel.
Le fonctionnement d’un cœur est identique chez tout être humain. Notre cœur est un muscle qui a un rôle de pompe: c’est grâce à cette pompe que le sang parcourt notre corps dans nos artères et nos veines. Il existe cependant des spécificités chez les femmes.
Premièrement, le cœur des femmes est anatomiquement plus petit, et leurs artères plus fines (se bouchent plus facilement), ce qui les rend davantage sensibles à certains facteurs de risque (cholestérol, stress, tabac, sédentarité, diabète, hypertension).
De plus, les oestrogènes naturels de la femme ont un effet cardioprotecteur. Pendant longtemps, les femmes non ménopausées étaient donc relativement protégées des maladies cardiovasculaires, et n’y étaient confrontées en moyenne qu’une dizaine d’années plus tard que les hommes. Malheureusement, l’évolution profonde des modes vies a des conséquences néfastes sur le coeur des femmes, qui ont aujourd’hui les mêmes comportements à risque que les hommes : les jeunes femmes fument plus tôt et plus fréquemment, sont plus sédentaires, très confrontées au stress (privé comme professionnel), consomment plus d’alcool et ont une alimentation moins équilibrée qu’avant. Tout cela réduit l’effet protecteur de leurs oestrogènes naturels et augmente leur risque cardiovasculaire.
Porter une attention particulière à sa contraception
Les moyens de contraception basés sur des oestrogènes de synthèse (la majorité des pilules, l’anneau vaginal et les patchs cutanés) ont un effet “coagulant” sur le sang, c’est à dire qu’il est moins liquide, ce qui augmente les risques de formation de caillots dans les vaisseaux sanguins.
Ces méthodes contraceptives peuvent donc être dangereuses pour des femmes qui ont dans leurs antécédents familiaux d’autres femmes victimes d’embolies, de thromboses ou d’accidents cardiaques avant 65 ans.
La contraception avec des oestrogènes de synthèse doit être prohibée chez les fumeuses : le tabac rigidifie les artères, ce qui augmente aussi le risque de caillots. Même pour celles qui ne fument que quelques cigarettes par jour, il est impératif de choisir une contraception sans oestrogènes de synthèse.
Penser à son coeur au moment de la ménopause
Malheureusement, la protection naturelle des oestrogènes disparaît avec la chute d’hormones à la ménopause (en particulier, la ménopause précoce est un facteur de risque). Le risque cardiovasculaire des femmes augmente donc significativement dès ce moment-là, et pour le reste de leur vie.
Il est donc important d’aller faire un bilan cardiovasculaire complet chez son médecin à ce moment-là. Il appartient notamment à un médecin d’évaluer le rapport risques/bénéfices de certains traitements hormonaux de substitution, car leur effet dépend du type de traitement ainsi que des autres facteurs de risque cardiovasculaires de la personne ménopausée.
Symptômes inquiétants chez la femme
Chez la femme, les symptômes d’accidents cardiovasculaires (comme par exemple, pour la crise cardiaque) peuvent être moins typiques ou moins inquiétants que chez l’homme. Ces symptômes peu reconnaissables, cumulés à la fausse croyance que les maladies cardiovasculaires ne touchent pas les femmes, ont des conséquences dramatiques : les femmes sont moins enclines à prêter attention à ces symptômes, à se présenter d’elles-mêmes à l’hôpital et à être prises en charge correctement.
Il est à noter qu’en cas de malaise, une femme a 27% moins de chance de bénéficier d’un massage cardiaque qu’un homme, alors que c’est une étape essentielle à la survie.
À propos de La Ligue Cardiologique Belge, l’association qui se bat pour votre cœur depuis plus de 50 ans
Créée en 1968, la Ligue Cardiologique Belge est une plateforme d’informations et d’échanges autour des maladies cardiovasculaires en Belgique au service des patients. Depuis cinquante ans, elle se bat pour prévenir les maladies cardiovasculaires, tant au niveau de la prévention primaire (vers le grand public et toute personne susceptible d’être confrontée à ces affections) que de la prévention secondaire (auprès des patients qui ont eu un accident cardiaque ou vasculaire).
Au-delà de cette mission essentielle de prévention, la Ligue Cardiologique Belge entend mener un travail d’information de grande envergure concernant, d’une part, les problèmes de prévention et les maladies cardiovasculaires en général et, d’autre part, la détection et le « screening » de ces maladies. Enfin, au quotidien, la Ligue aide les cardiaques à se réadapter au niveau social, familial, professionnel et collabore avec les associations de patients réparties dans le pays.
Pour plus d’informations : info@liguecardioliga.be – www.liguecardioliga.be
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