Réchauffement, hiver doux… sont également propices à la propagation des tiques. En Belgique, une vaste étude menée en 2017 a montré que 14% des tiques étaient infectées par Borrelia burgdorferi, la bactérie responsable de la maladie de Lyme.
On s’en doute, les morsures sont les plus fréquentes dans les régions boisées. En Belgique, en province de Luxembourg, on comptait 205 morsures pour 100.000 habitants. En France, la Moselle et la Lorraine sont aussi en zone à risque. Et chez nos voisins du Grand-Duché de Luxembourg, près d’une centaine de cas suspects de borréliose (ou maladie de Lyme) sont signalés tous les ans.
Conseils pour éviter les morsures :
- Portez des vêtements couvrant les jambes, les bras et la tête, rentrez le bas du pantalon dans les chaussettes et utilisez des répulsifs.
- Evitez de vous enfoncer dans la végétation, de vous asseoir par terre ou sur du bois mort.
- Inspectez-vous minutieusement après votre promenade et lavez directement vos vêtements à 60°C. Attention, la tique monte sous les vêtements et se déplace jusqu’à un endroit propice pour la morsure. (Source: www.pharmacie.be)
Retirer sans écraser
Au retour: s’inspecter soigneusement après chaque balade dans la nature. Il faut prendre une douche en frottant activement. Si une tique s’est fixée à la peau, il faut absolument éviter de lui comprimer son abdomen.
Si on utilise une pince, celle-ci doit être très fine et, contrairement à ce qu’on dit parfois, il ne faut pas tourner la pince. Il ne faut pas non plus appliquer de produit avant le retrait. Même s’il reste un petit morceau de la tête, il n’y a plus de risque de transmission de la maladie. Désinfecter soigneusement, puis surveiller pendant plusieurs semaines.
On peut aussi recommander la carte à tiques, disponible en pharmacie et munie d’une loupe grossissant 4 fois. A avoir toujours dans son portefeuille !
La maladie de Lyme
Rien à voir avec un cocktail au citron vert (lime), mais bien avec la ville de Lyme où la maladie fut décrite. La maladie de Lyme (ou borréliose) est une maladie infectieuse, causée par la bactérie Borrelia burgdorferi. Celle-ci est transmise à l’homme par la salive de la tique.
En absence de traitement, la bactérie peut alors se disséminer vers d’autres parties du corps, principalement les articulations et le système nerveux et, plus rarement, le cœur. Dans certains cas, elle est alors à l’origine de manifestations tardives qui apparaissent au cours des semaines ou mois après la morsure, telles des arthrites ou des atteintes neurologiques.
Le risque de transmission de la bactérie augmente avec la durée d’attachement de la tique. Il apparaît faible si la tique est retirée dans les 12 à 24 heures. Après une morsure de tique, on considère que le risque de développer la maladie est d’environ 1 à 3 %.
Maladies à tiques: maladie de Lyme…
… mais pas seulement
Une autre maladie transmise par les tiques est la méningo-encéphalite à tiques d’Europe Centrale. A la différence de la maladie de Lyme, il est possible de se faire vacciner.
La maladie est habituellement bénigne, mais dans de rares cas elle peut mener au décès ou à des séquelles neurologiques.
Comme pour la maladie de Lyme, le risque d’infection est saisonnier : du printemps à l’automne inclus (d’avril à octobre). L’encéphalite à tiques est endémique dans les zones rurales boisées de plusieurs pays de l’Europe Centrale: Autriche, Suisse, Sud de l’Allemagne (Bavière), Hongrie, République tchèque, Slovaquie, Pologne, ex-Yougoslavie, Ukraine, Russie, Bulgarie, Roumanie, etc., mais il y a également des foyers en Suède, au Danemark, dans les pays baltes, en Grèce et en Russie.
L’Autriche, particulièrement concernée, a mis au point il y a déjà plusieurs années un programme de vaccination généralisé pour sa propre population. Aujourd’hui, la majorité des Autrichiens sont vaccinés et la plupart font leur rappel. Résultat: le nombre annuel de cas a chuté de 700 avant la vaccination, à 40-60 aujourd’hui.
Vaccination: pour qui?
Avec l’essor du tourisme en montagne en été, de nombreux scientifiques s’inquiètent, redoutant que les voyageurs rentrent chez eux avec des passagers clandestins intracérébraux. On estime en effet que le nombre d’étrangers se rendant dans des régions où la maladie est endémique est de 10,6 millions pour l’Autriche, auxquels il faut encore ajouter 4,8 millions en Allemagne du Sud (Bavière), 4,7 millions en Suisse, 4,5 millions en Hongrie ou 3,7 millions en Tchéquie, par exemple.
C’est pourquoi aujourd’hui, la vaccination contre l’encéphalite à tiques d’Europe Centrale peut être conseillée aux naturalistes et aux touristes (campeurs, randonneurs mais également simples promeneurs) qui se rendent dans les zones endémiques, plus particulièrement durant la saison des tiques (entre avril et octobre).
Pour plus d’informations:
Auteur de l’article: Dr Eric Mertens.