La Journée mondiale de l’obésité, célébrée chaque 4 mars, vise à sensibiliser le public aux enjeux de l’obésité et de ses conséquences sur la santé. Cet événement est essentiel pour encourager la prévention, promouvoir un mode de vie sain et réduire les stéréotypes associés à cette maladie, en favorisant un dialogue ouvert et informé.
À cette occasion, la Clinique de l’Obésité du CHL a organisé le 4 mars dernier des ateliers permettant au public de rencontrer des intervenantes passionnées qui ont mis en lumière l’importance de la prévention et de l’éducation sur les habitudes alimentaires et le mode de vie à adopter pour mener une vie saine.
À savoir…
Le surpoids et l’obésité sont généralement causés par un déséquilibre entre les calories consommées et celles dépensées. Cependant, plusieurs facteurs influencent leur apparition tout au long de la vie, comme l’excès de poids maternel avant la naissance, ainsi que des prédispositions génétiques. L’environnement actuel, marqué par une offre alimentaire peu saine et souvent trop chère, ainsi que par un manque d’opportunités pour pratiquer une activité physique régulière, contribue également à augmenter les risques de surpoids et d’obésité.
La Clinique de l’Obésité du CHL
Son principal objectif est d’améliorer la prise en charge médicale des patients souffrant d’obésité, en optimisant leur parcours de soins, qu’ils soient candidats à la chirurgie bariatrique ou nécessitent un suivi médico-diététique. L’obésité est une pathologie complexe aux origines multiples, incluant des facteurs génétiques, comportementaux et psychologiques, et elle entraîne des répercussions sur la santé physique, mentale et médicale des individus.
L’équipe pluridisciplinaire de la Clinique de l’Obésité, coordonnée par une infirmière, comprend des endocrinologues, des diététiciens, des psychiatres, des psychologues, des chirurgiens spécialisés en chirurgie bariatrique, ainsi que d’autres experts, en fonction des besoins spécifiques des patients. Le travail de ces différents professionnels s’intègre dans un plan de traitement global.
Atelier savoir lire les étiquettes & Nutriscore par l’équipe diététique et infirmière
Le 4 mars, nous avons rencontré Sabrine Lippens, qui travaille avec Anne-Laure Toffaloni à la Clinique de l’Obésité du Centre Hospitalier de Luxembourg.
Sabrine et Anne-Laure nous ont clairement expliqué que l’obésité est un phénomène multifactoriel qui résulte d’un déséquilibre alimentaire, de sédentarité et de facteurs psychologiques (la sédentarité aggravant la situation).
Elle nous a expliqué: «La diététique joue un rôle fondamental dans la lutte contre l’obésité. Les choix alimentaires, leur qualité et la fréquence des repas sont des éléments cruciaux. Nous orientons rapidement nos patients vers cette approche. Dès que possible, ils obtiennent un rendez-vous avec une diététicienne spécialisée afin d’analyser leurs habitudes alimentaires et de déterminer si des facteurs émotionnels influencent leur comportement alimentaire.» En parallèle, le médecin nutritionniste explore les causes sous-jacentes de l’excès de poids et ses complications. La prise en charge inclut également un dépistage de l’apnée du sommeil, ainsi qu’un bilan cardiologique si nécessaire.
Le stand était très instructif, les infirmières gestionnaires de cas ayant préparé une large gamme de produits alimentaires pour démontrer aux visiteurs l’importance de lire attentivement les étiquettes des produits alimentaires. Bien que l’emballage des produits soit conçu pour les mettre en valeur, il peut également être trompeur. Par exemple, en examinant plusieurs paquets de céréales, Sabrine nous a démontré que déchiffrer les informations sur les étiquettes est essentiel et finalement assez simple. Il est crucial de vérifier la quantité de sucre, de sel et de matières grasses contenus dans les produits avant de faire un choix.
Il est également important de savoir que les produits les plus sains sont généralement ceux dont la liste d’ingrédients est la plus courte. Il est préférable de choisir des aliments peu transformés, aussi naturels que possible, sans additifs et avec très peu, voire pas du tout, de sucres ajoutés.
La meilleure façon de s’alimenter est clairement d’acheter des produits frais et de les cuisiner soi-même. Il convient d’éviter les plats préparés, car ils sont souvent riches en sel, sucre et graisses saturées, augmentant ainsi le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète et d’obésité. De plus, ils contiennent des additifs, des conservateurs et des nutriments de moindre qualité. Une consommation régulière de ces produits perturbe l’équilibre nutritionnel et nuit à la santé à long terme.
Atelier alimentation émotionnelle proposé par les psychothérapeutes
Paula, infirmière psychiatrique et psychothérapeute, pratique les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) dans son service. Elle explique: «Il y a toujours une part d’émotion chez chaque individu. Nous avons tous des pensées négatives inconscientes qui peuvent influencer certains comportements alimentaires, avec des conséquences possibles. Les patients souffrant d’obésité peuvent manger en réponse à des émotions telles que la colère, l’anxiété, l’ennui ou la tristesse, car la nourriture peut apporter du réconfort.» Paula ajoute que le service travaille à identifier les facteurs qui influencent la manière de s’alimenter.
L’obésité étant multifactorielle, il est essentiel d’aider la personne concernée dans la prise en charge bio-psycho-sensorielle, c’est-à-dire, en mangeant en pleine attention, en se sentant en sécurité et avec du plaisir, afin qu’elle puisse manger de manière plus apaisée et in fine plus régulée. Sa collègue, Françoise Münster (psychologue-psychothérapeute et schémathérapeute), et elle travaillent ensemble pour aider les patients à prendre conscience des solutions possibles. Cinq séances de TCC peuvent être proposées dans ce cadre et sont prises en charge par la CNS.
Les ateliers organisés lors de la Journée mondiale de l’obésité ont permis de mettre en lumière des solutions pratiques et des conseils précieux pour aider les individus à comprendre les enjeux de leur santé et à adopter un mode de vie plus équilibré. La clinique œuvre ainsi non seulement pour la prévention et la prise en charge de l’obésité, mais aussi pour lutter contre les stéréotypes et améliorer la qualité de vie des personnes concernées.
@Photos : Paul Foguenne
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