Née de la volonté d’apporter un véritable suivi aux personnes souffrant de diabète, la Clinique du diabète a ouvert ses portes en janvier 2011, et n’a cessé de se développer depuis. Elle accueille aujourd’hui en moyenne entre 3.500 et 4.000 patients par an.
Infirmière depuis près de trente ans, Isabelle Delaisse a participé à l’ouverture de la Clinique du diabète avec l’une de ses collègues, Carole Oster, et l’appui médical des Docteurs Danièle de la Hamette et Anja Braun. Elle revient avec nous sur ces dix années d’existence.
Les débuts de la Clinique du diabète
« J’ai commencé à travailler dans un service d’hospitalisation classique, et au fur et à mesure de l’avancement de ma carrière, je me suis de plus en plus intéressée au diabète, à plus forte raison car j’ai des personnes diabétiques dans ma famille. C’est un sujet qui m’a toujours interpellée, au vu du nombre croissant de patients diabétiques. J’ai donc passé un Diplôme Universitaire à Strasbourg, qui a permis l’ouverture de cette Clinique du diabète. À ses débuts, la clinique n’accueillait les patients que le matin, nous craignions que le succès ne soit pas au rendez-vous, mais devant l’affluence et l’augment et ation du nombre de patients, ses horaires ont été élargis, et nous avons progressivement adapté et développé ses missions. »
La clinique accueille les patients adultes atteints de diabète de type 1 et 2, ainsi que de diabète gestationnel. Elle est spécialisée dans l’information, la prévention et l’éducation thérapeutique, et assure un suivi global, tant pour les patients que pour leur famille.
« Il arrive que le patient soit initialement hospitalisé pour une autre pathologie, et son diabète est détecté sur place. Il est alors suivi par la clinique. De la même façon, des gynécologues vont nous envoyer des femmes enceintes pour un suivi de diabète gestationnel. »
Quatre infirmières travaillent à la Clinique du diabète (Isabelle Delaisse, Audrey Guttinger, Carole Oster et Isabel Santos), en pluridisciplinarité avec l’équipe médicale, mais également avec les services de chirurgie vasculaire, de cardiologie, d’ophtalmologie, de néphrologie, des diététiciennes, des psychologues et des podologues.
Les missions de la clinique du diabète
La clinique veille à ce que le patient ait tout ce qu’il lui faut pour assurer le traitement, du diagnostic à la prise en charge et à l’éducation thérapeutiques, avec un programme d’enseignement sur les techniques d’injection et la mesure de glycémie, mais également avec un suivi alimentaire personnalisé, ou encore avec un accès téléphonique ou par email pour toute question.
« Il y a dix ans en arrière, l’éducation thérapeutique n’était pas vraiment reconnue. La Clinique du diabète a été le premier centre du pays à s’y intéresser. La technologie étant de plus en plus compliquée, il faut apprendre au patient comment l’utiliser, et être en mesure de fournir un support technique. En effet, plus il y a de technologie, plus on a besoin d’éducation ; c’est pourquoi l’équipe se forme aux nouvelles technologies (appareillage, mesures de glucose, pompe à insuline…) et forme aussi les équipes des HRS. »
La clinique organise des séances d’information, des formations de groupes pour des patients souffrant de pathologies similaires (par exemple, le diabète gestationnel), et des animations de groupe le premier lundi de chaque mois avec des médecins et des diététiciens qui s’adressent aux patients diabétiques, à leur famille, ainsi qu’aux professionnels de santé.
La clinique du pied diabétique
Parmi les complications graves de la maladie figure le pied diabétique, une neuropathie se caractérisant notamment par une baisse de sensibilité des nerfs de contact, pouvant conduire à une ulcération du pied.
Isabel Santos, une infirmière travaillant à la Clinique du diabète, a fait une formation sur le pied diabétique, permettant ainsi l’ouverture d’une clinique du pied diabétique il y a sept ans, afin faire dépister la neuropathie et d’assurer, le cas échéant, le suivi des plaies.
Comme l’explique Isabelle Delaisse : « Elle fait beaucoup de prévention, et beaucoup de dépistage, en plus d’apprendre aux patients comment prévenir et soigner les plaies ; néanmoins, la prise en charge n’est pas facile, car de nombreux spécialistes interviennent lors de ce type de complication. Il faut donc organiser le suivi, ainsi que la coordination. »
L’importance de la prévention
« L’aspect prévention du diabète est très important. Il est essentiel que les personnes s’informent, car le diabète est une maladie sournoise dont les symptômes ne sont pas faciles à détecter. Souvent, les personnes dépistées diabétiques souffrent déjà de complications. Dans l’idéal, il faudrait pouvoir détecter la maladie à ses prémices, c’est pourquoi les campagnes de dépistage du gouvernement et la Journée mondiale du diabète le 14 novembre sont particulièrement importantes, d’autant plus que le diabète atteint des personnes de plus en plus tôt. »
En dix ans, Isabelle Delaisse note une prise de conscience des dangers du diabète chez les patients, surtout depuis la pandémie de COVID.
« D’une manière générale, les personnes s’intéressant à la maladie sont toujours plus nombreuses. Malheureusement, la société actuelle fait que le nombre de patients diabétiques ne cesse d’accroître. Le travail de prévention et d’éducation est donc essentiel, car il permet de sensibiliser aux causes pouvant provoquer un diabète. »
Le guide du diabète
La Clinique du diabète travaille en partenariat avec l’Association Luxembourgeoise du Diabète, au sein de laquelle un groupe d’infirmières diabétologues a été créé : INFEDIAB (INFirmières pour l’Éducation au DIAbète).
Ce groupe discute des problématiques liées au diabète, et a développé un outil destiné aux patients, à leur famille, ainsi qu’aux soignants : Le guide du diabète.
Cette brochure de 32 pages disponible en version française, allemande et portugaise permet de mieux connaître la maladie, ses traitements, et ses complications.
Contact
La Clinique du diabète
Hôpital Kirchberg
9, rue Edward Steichen
L-2540 Luxembourg
(+352) 2468-6325
diabete@hopitauxschuman.lu
www.hopitauxschuman.lu
Auteur : Suzanne Vanweddingen
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